LYON, 7 juil 2010 (AFP) – Un peu plus de 48 heures après le lancement par Interpol de l'opération "Infra-Red", appelant les internautes à repérer sur la toile des criminels en fuite, l'organisation policière internationale a
annoncé mercredi avoir réussi à localiser ou arrêter cinq fugitifs par l'opération.

"Depuis lundi, cinq ont été localisés ou arrêtés" grâce aux informations envoyées par mail à l'adresse fugitive@interpol.int ou de façon anonyme par le site csiworld.org, a-t-on appris auprès d'Interpol, dont le siège est à Lyon.
   Cela porte à 112 le nombre total d'individus localisés ou arrêtés sur les 450 fugitifs recherchés à travers le monde dans le cadre de cette opération lancée en interne dès le 3 mai.
   "Nous avons reçu de nombreux mails en provenance du monde entier" depuis l'élargissement d'"Infra-Red" au grand public lundi matin, "dont certains contenant de bonnes informations qu'il nous faut vérifier", a affirmé à l'AFP Martin Cox, coordinateur de l'opération.
   "Infra-Red" a été décidée suite au succès de l'opération "Vico" qui avait permis en 2007, après un appel au public, l'arrestation en Thaïlande d'un pédophile présumé de nationalité canadienne. Par l'ampleur du nombre de personnes recherchées, cette nouvelle opération faisant appel à la vigilance des internautes est "une première pour Interpol", selon M. Cox.
   "Pour +Vico+, il s'agissait d'une cible très précise. Ici, les cibles sont très nombreuses et concernent des violeurs, des escrocs, des trafiquants de drogue ou des gens recherchés pour des homicides ou des faits graves", a confirmé à l'AFP l'un de ses assistants, l'officier de police criminelle Stefano Carvelli.
   "On a sélectionné des dossiers sur la base du crime commis et sur les capacités de chacune de ces personnes à se déplacer dans plusieurs pays membres d'Interpol", a-t-il expliqué.
   Du coup, "utiliser les réseaux sociaux, c'est une nouvelle façon de travailler, qui augmente nos possibilités de +coincer+ ces gens", a souligné M. Carvelli, précisant que cette méthode "n'effacerait jamais la façon de
travailler traditionnelle, ni la coopération policière"’